Nutrition et performances sportives - Performances sports

Le bain de glace

Dans le domaine sportif, le bain de glace est régulièrement utilisé par les athlètes dans le but d’optimiser la récupération suite à des entraînements physiques exigeants, ou lorsqu’ils sont confrontés à plusieurs compétitions en quelques jours. Cependant, l’efficacité de cette technique de récupération n’est pas clairement démontrée.

En effet, une méta-analyse sortie en 2011 a recensé les effets des bains de glace sur les diverses composantes musculaires. Dans un premier temps, les résultats qui ressortent de cette méta-analyse semblent indiquer que les bains de glace amèneraient une diminution des symptômes de la douleur musculaire post-exercice (Delayed Onset Muscle Soreness, la fameuse rigidité du lendemain ou surlendemain) jusqu’à 96h après l’exercice. Une explication possible est que la température froide de l’immersion entraînerait une vasoconstriction ce qui diminuerait l’apport sanguin au muscle et ainsi diminuerait l’inflammation. En moyenne, la diminution enregistrée dans les diverses études est d’environ 16%. Il est important de noter que cela est une tendance seulement, et que certaines études ne sont pas arrivées à des résultats significatifs quant aux effets analgésiques du bain de glace.

De plus, un autre effet de l’immersion en eau froide est qu’elle permet de diminuer légèrement la créatine kinase (marqueur de dommage musculaire) dans le sang, peut-être encore une fois dû à la réduction du flot sanguin dans les muscles suite au bain. Par contre, malgré ces résultats positifs, il est important de noter que l’immersion en eau froide ne semble pas avoir d’effets sur le recouvrement de la force musculaire suite à un effort intense, bien que bizarrement, la puissance musculaire semble récupérer plus efficacement lorsque les participants sont soumis à un protocole d’immersion en eau froide. Une étude a cependant montrée une détérioration des capacités de puissance anaérobique lors de tests de sprint sur ergocycle. Fait à noter cependant, les deux tests étaient séparés par une heure seulement.

Fait important à mentionner, chaque protocole a une température différente ce qui rend davantage difficile l’analyse comparative des résultats entre les différentes études. Les températures utilisées dans les protocoles varient entre 5 et 15 degrés Celsius. En conclusion, les résultats sur cette l’immersion dans les bains de glace restent donc encore très mitigés, mais la plupart des études tendent vers un effet positif des bains de glace sur la diminution de la douleur, diminution de la créatine kinase dans le sérum sanguin, ainsi que sur l’amélioration de la récupération de la puissance musculaire. Il ne semble pas y avoir d’effets significatifs sur la force musculaire. Ce sera donc au préparateur physique ou à l’entraîneur de décider, dans un premier temps, de la pertinence des bains de glace pour ses athlètes, et, s’il les juge efficace, de décider du protocole d’immersion en eau froide le plus efficace en fonction des besoins de ses athlètes.

Marc-Antoine Pépin
B.Sc. Kinésiologue, CSCS
Kinésiologue accrédité FKQ
pepin.marc.antoine@gmail.com

Sources

J. R. Jakeman, R. Macrae & R. Eston, A single 10-min bout of cold-water immersion therapy after strenuous plyometric exercise has no beneficial effect on recovery from the symptoms of exercise-induced muscle damage, Ergonomics 2009, 52:4, 456-460

M. J. Crowe, D. O’Connor, D. Rudd, Cold Water Recovery Reduces Anaerobic Performance, Int J Sports Med 2007; 28: 994 – 998

J. Leeder, C. Gissane, K. van Someren, W. Gregson, G. Howatson, Cold water immersion and recovery from strenuous exercise: a meta-analysis, Br J Sports Med 2012;46:233–240

D. L. Paddon-Jones, B. M. Quigley, Effect of Cryotherapy on Muscle Soreness and Strength Following Eccentric Exercise. Int.]. Sports Med., Vol. 18, pp.588-593,1997

J. Ingram, B. Dawson, C Goodman, K. Wallman, J. Beilby, Effect of water immersion methods on post-exercise recovery from simulated team sport exercise, Journal of Science and Medicine in Sport 12 (2009) 417–421



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